La restauration de peintures :

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LES ALTÉRATIONS NÉCESSITANT UNE RESTAURATION

Les altérations d’une œuvre peuvent être de différentes natures :

  • altération du support rigide ou souple1 : lacune(s), fente(s), déformation(s), déchirure(s), enfoncement(s), affaiblissement par oxydation ("toiles d’araignée"), châssis inapproprié (cassé, infesté par les insectes), etc.

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  • altération de la couche de préparation et de la couche picturale2 : lacunes, craquelures, soulèvements, pulvérisation, décoloration, mastic et repeint débordants, décoloration des retouches, etc.

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  • altération de la couche de vernis3 : assombrissement dû à l’oxydation, "chancis" (blanchissement), etc.

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Ces altérations sont causées par différents facteurs :

  • altération due au temps, elle dépend de l’environnement de conservation (humidité, température, lumière, poussière, sollicitation physique, etc.)

  • altération due à des défauts de mise en œuvre des matériaux de la peinture

  • altération due à des chocs accidentels

  • altération due à des anciennes interventions de restauration

Le restaurateur observe les œuvres sous la lumière blanche directe, rasante et traversante et également sous l’ultraviolet et pour certain cas l’infrarouge et la radiographie. S’il est nécessaire d’identifier des matières constitutives, des analyses seront réalisées dans l’atelier ou/et en laboratoire extérieur.

Après les examens, le restaurateur détermine les interventions qu’il va effectuer en fonction de la gravité des altérations, des possibilités techniques à sa disposition mais aussi selon l’avis des propriétaires et/ou d’autres professionnels.


Interventions de conservation et restauration

Exemples des interventions de conservation curative

  • Doublage (adhésion de la toile neuve à la toile d’origine) : afin de consolider le support et les couches superficielles et pour refixer les couches picturales à leur support.

  • Application de bandes de tension : consolider les bords de la toile et les prolonger afin de retendre la toile sur un châssis ou sur d’autres supports.

  • Traitement des lacunes : incrustation des pièces manquantes

  • Traitement des déchirures : collage de fils ou couture

  • Traitement des déformations : remise en place par des apports de chaleur, d'humidité et de pression physique

  • Camilining (fixation de la toile de protection au revers de l’œuvre) : cela permet de protéger l’œuvre du mouvement de la toile dû à la pression d’air par le revers et de l’accumulation des poussières.

  • Doublage aveugle (doublage d'une toile neuve sans la faire adhérer à la toile de l’œuvre) : s’il est nécessaire d’amortir le mouvement de la toile afin de protéger la toile même et les couches peintes, une toile neuve tendue auparavant sur le châssis permet de supporter la toile de l’œuvre qui sera tendu par la suite. Il s’agit d'un doublage sans collage entre elles. Cela permet également de protéger l’œuvre par l’accumulation des poussières par le revers.

  • Protection des bords : les bords de la toile risquent d’être altérés puisque l'oeuvre est souvent manipulée à la main. Afin d’éviter cette altération, le restaurateur peut protéger les bords de l’œuvre en y fixant un ruban en textile.

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Exemples des interventions de restauration esthétique

  • Enlèvement ou allègement du vernis : le vernis oxydé et jauni peut nuire à l’appréciation de l’image de l’œuvre. En utilisant les moyens mécaniques et/ou chimiques, il est possible d’alléger ou enlever ce vernis altéré.

  • Application du mastic et retouche : les manques des couches peintes peuvent également perturber l’observation de l’image de l’œuvre. L’application du mastic dans les parties manquantes permet de rattraper le niveau de la peinture. Les matériaux employés sont spécialisés pour la conservation et la restauration, ils sont résistants au temps et réversibles à l’aide de solvants.

  • Application du vernis : en observant l’état initial du vernis et de la période de fabrication des œuvres, la texture convenable du vernis (matité et brillance) est déduite. Comme pour le mastic et la retouche, les matériaux employés sont réversibles.

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Conservation préventive

  • Protection des œuvres sans intervention directe dans les matières : il s’agit des mesures sur l’environnement de conservation des œuvres : contrôle des climats de conservation (température, humidité, lumière, etc.), réflexion sur la position de conservation des œuvres, protection contre les poussières, les vermines, les microorganismes, le vandalisme ou les éventuels sinistres.

Une fois le travail terminé, le restaurateur de peintures explique les interventions effectuées aux propriétaires de l’œuvre.


Notes

  1. Support rigide ou souple : toile de différentes fibres, panneau en bois, panneau en carton, etc. En général, ces supports sont encollés pour isoler et bien recevoir la couche de préparation qui va être appliquée par dessus. Le support souple est souvent maintenu par une armature rigide type châssis, panneau, etc.

  2. Couche de préparation et couche picturale : ce sont des couches constituant des descriptions de la peinture que nous apprécions directement sur l’œuvre. La couche de préparation est de mélange d’un ou de liants (colle animales, huile, etc.) et d’une ou plusieurs charges (poudre de carbonate de calcium, sulfate de calcium, terre, etc.). Cette couche peut être blanche ou colorée avec des pigments. Les couches picturales sont en principe constituées de liants naturels (huile, œuf, colle animale ou végétale, caséine, cire, etc.) ou de liants synthétiques (acrylique, vinylique, etc.) et des pigments.

  3. Couche de vernis : elle sert à la protection de la couche picturale et/ou aux rendus esthétiques de textures de la peinture (matité et brillance).